Pour nous, pauvres Français, rien n’est plus insurmontable que l’administration. Et c’est pourtant bien en son sein qu’ont fleuri les archives. Les archives sont vos meilleures amies et bien savoir les identifier, les conserver et les gérer est un atout majeur, aussi bien d’un point de vue professionnel qu’à titre personnel.
1 – Définir les archives
Mais qu’est-ce donc qu’une archive, me direz-vous ? Il existe deux types d’archives : les archives publiques (celles de l’Etat, des Régions, des communes par exemple) et les archives privées (les archives des entreprises, des artistes ou de toi, qui lis cet article, faute d’une activité plus palpitante). Il s’agit « des documents, y compris les données, quels que soient leur date, leur lieu de conservation, leur forme et leur support, produits ou reçus par toute personne physique ou morale et par tout service ou organisme public ou privé dans l’exercice de leur activité ».
Alors oui, citer l’article L211-1 du code du patrimoine, de but en blanc, ça fait dresser les cheveux sur la tête (pour ceux qui ont encore la chance d’en avoir). Mais croyez-moi, le législateur a bien fait son travail. Globalement, tout document, même le petit post-it abandonné sur le coin d’un écran, le vieil agenda oublié au fonds d’un tiroir, le cahier de notes de réunion, tous sont archives. Ce qui est moins connu, et la mention « y compris les données » a été ajoutée à dessein, c’est que les fichiers informatiques aussi sont des archives ! Vos images et photos numériques, documents Word© ou Excel©, même vos mails sont archives !
Dans ce cas, me direz-vous, tout peut être archives ! Ce n’est pas pour rien que le mot « archives » s’emploie rarement au singulier. Outre les amas informes et monstrueux de papiers que l’on appelle sobrement les « vracs » et les dossiers bien rangés, vous pouvez trouver des archives aux support plus exotiques : des actes du Moyen-Âge écrits sur vélin (de la peau de veau mort-né, sans doute peu étudié par les « végan »), des photographie sur plaque de verre (qu’aucune cantatrice italienne n’est autorisée à voir), des films sur pellicules (que les chauves ne peuvent voir du coup) et des objets !

Effets personnel d’Henri TIXIER, pilote d’avion mort lors d’un crash en 1917, fonds de l’AéroClub de France, archives DGAC.
Oui oui, des objets peuvent être archives ! Il parait même qu’un crocodile ferait partie des collections privées des Archives Nationales… Car il arrive que des objets finissent dans les archives parce qu’ils font corps avec certains documents papier. Par exemple : lors de la construction d’un bâtiment, l’architecte fournira à son client des plans, des dessins et peintures, de la documentation technique et très souvent… une maquette ! Mais il y a plus insolite comme les reste d’un avion et les effets personnels de son pilote, récupéré par l’Aéro-Club de France, qui a donné ses archives à la Direction Générale de l’Aviation Civile. On vous épargne les dentiers versés par erreur par les jeunes retraités sur le départ de la haute fonction publique…
2 – Le rôle (bien plus) important (que vous ne l’imaginez) des archives
« Les archives, ça ne sert à rien ». Nous l’avons bien souvent entendue cette phrase, perçante comme une attaque en plein cœur. Mais au guichet d’une préfecture, d’une mairie ou juste lors de la signature d’un bail, vous avez déjà entendu l’insupportable phrase : « Vous n’avez pas le bon document ». Crise, rage, Xanax… De quoi nourrir une certaine administrophobie ! Imaginons que vous perdiez votre carte d’identité, ou pire (vraiment pire), que vous deviez vous marier. Il vous faudra un acte de naissance. Vous vous doutez bien que la secrétaire de mairie ne le sort pas d’un de ses tiroirs. Eh oui ! C’est un petit archiviste (très mignon et très qualifié) qui a fait la recherche parmi les centaines ou les milliers (la dizaine à Saint-Néant-sur-Perdition) de naissance de votre commune.